Dans un effort visant à prévenir les crises financières futures, la Banque centrale européenne (BCE) a annoncé samedi son intention d’accroître la surveillance de l’état des liquidités des banques opérant dans la zone euro.
Une surveillance plus fréquente pour une meilleure prévention
Andrea Enria, président du Conseil de surveillance prudentielle, organe de supervision bancaire européen intégré à la BCE, a déclaré : « À partir de septembre, nous avons pris la décision de demander aux banques de nous transmettre des informations sur une base hebdomadaire afin d’obtenir des données plus récentes et de mieux surveiller l’évolution des liquidités. »
Cette mesure vise à permettre une meilleure maîtrise de la situation et à réduire les risques potentiels de crises financières à l’avenir. Actuellement, les banques transmettent déjà ces informations à la BCE chaque mois, mais la fréquence de communication sera augmentée pour assurer une surveillance plus étroite des liquidités bancaires.
Des détails cruciaux pour le contrôle des actifs liquides
Dans une interview accordée au quotidien économique italien Milano Finanza et publiée samedi sur le site de la BCE, Andrea Enria a ajouté : « L’objectif est de recevoir plus fréquemment les informations sur les liquidités que les banques nous communiquent déjà chaque mois. »
Ces informations comprennent des détails tels que l’échéance des liquidités figurant dans les comptes des banques, les contreparties avec lesquelles elles traitent, ainsi que les opérations de refinancement qu’elles effectuent avec la BCE. Le superviseur a souligné que cette démarche vise principalement à mieux contrôler l’évolution « des actifs les plus liquides, tels que les dépôts bancaires ».
Répondre aux leçons du passé
Cette initiative de renforcement de la surveillance intervient à la suite de la faillite de banques régionales aux États-Unis en mars et des problèmes rencontrés par Credit Suisse, qui ont suscité des craintes de nouvelles turbulences financières.
La mesure répond également à une recommandation émise en juin par l’Autorité bancaire européenne (ABE), le régulateur qui édicte les règles pour le secteur financier.
Des règles plus strictes pour éviter les crises
Parallèlement à cette initiative, l’Union européenne a adopté à la fin du mois de juin de nouvelles règles plus strictes imposées aux banques, dans le but d’éviter une répétition de la crise financière de 2008. Ces règles portent notamment sur le calcul des risques présents dans les bilans des banques, ainsi que sur les exigences minimales de fonds propres.
Dans le contexte actuel, Andrea Enria a plaidé en faveur d’une consolidation plus poussée du secteur bancaire européen à l’échelle transfrontalière. Selon lui, un marché plus intégré des banques européennes serait bénéfique, car il permettrait de mieux faire face à d’éventuels chocs financiers.
Prévenir les crises pour assurer la stabilité financière
La BCE et l’ABE s’efforcent ainsi de renforcer la stabilité financière au sein de la zone euro et de prévenir toute crise qui pourrait émerger à l’avenir, en mettant en place des mesures de surveillance et de contrôle plus strictes sur les liquidités bancaires. Ces initiatives visent à garantir la solidité du secteur bancaire européen face aux défis économiques et financiers, assurant ainsi une stabilité à long terme pour l’économie de la région.