La tension en mer Noire suite au retrait de la Russie de l’accord sur les exportations de céréales ukrainiennes suscite de vives inquiétudes quant aux conséquences humanitaires. L’ONU a alerté sur le risque de voir des « millions de personnes touchées par la faim, voire pire » à la suite de la flambée des prix des céréales, mettant ainsi en péril la sécurité alimentaire mondiale. Les deux pays, l’Ukraine et la Russie, étant des acteurs majeurs dans l’exportation de céréales, l’impact de cette décision pourrait être ressenti de manière plus aiguë par les habitants des pays en développement. Face à cette situation, l’ONU estime que 362 millions de personnes dans 69 pays ont actuellement besoin d’une aide humanitaire.
Dramatique suspension de l’accord sur les exportations de céréales
Après que la Russie ait décidé de suspendre l’accord sur les exportations de céréales ukrainiennes en mer Noire, invoquant des entraves à ses propres livraisons de produits agricoles et d’engrais en raison des sanctions, l’ONU tire la sonnette d’alarme sur les conséquences potentiellement dramatiques de cette décision. La flambée des prix observée suite à cette mesure pourrait engendrer une crise alimentaire majeure touchant des millions de personnes dans le monde. Les effets de cette hausse des prix devraient être ressentis de manière particulièrement sévère par les populations vulnérables des pays en développement, selon les déclarations du Secrétaire général adjoint aux Affaires humanitaires de l’ONU, Martin Griffiths.
Répercussions sur les prix mondiaux des céréales
La flambée des prix des céréales a déjà un impact considérable sur les marchés mondiaux du blé et du maïs. Les contrats à terme sur le blé américain ont augmenté de plus de 6% en une semaine, enregistrant leur plus forte hausse quotidienne depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Cette situation préoccupe tout le monde, en particulier les populations vulnérables des pays du Sud qui dépendent fortement des importations de céréales. L’accord précédent, conclu grâce à la médiation de la Turquie, avait permis de réduire le prix des denrées alimentaires de plus de 23%. Cet accord garantissait un passage sécurisé des cargos chargés de produits agricoles à travers les couloirs maritimes protégés des ports ukrainiens.
La Russie cherche des alternatives pour les pays nécessiteux
Face aux conséquences de sa sortie de l’accord, la Russie négocie actuellement pour exporter des denrées alimentaires vers les pays qui en ont le plus besoin. Cependant, aucun contrat n’a encore été signé à ce jour, selon le vice-ministre des affaires étrangères russe, Sergueï Verchinine. Les pays en besoin recevront les céréales par le biais de contacts établis avec eux et lors du sommet Russie-Afrique prévu fin juillet à Saint-Pétersbourg. Des « itinéraires » de livraison sont en cours de mise en place pour assurer une distribution adéquate des produits alimentaires nécessaires.
Escalade des tensions en mer Noire
La situation en mer Noire est extrêmement tendue, avec des bombardements répétés des infrastructures portuaires ukrainiennes permettant de stocker et d’exporter des denrées alimentaires. Moscou justifie ces attaques en réponse à l’attaque ukrainienne du pont de Crimée, qui est une voie essentielle d’approvisionnement pour les forces russes en Ukraine. Cette escalade des tensions fait craindre des répercussions considérables sur la sécurité alimentaire mondiale, en particulier pour les pays en développement. Des attaques ont déjà touché la région d’Odessa, un port stratégique pour l’Ukraine en mer Noire, détruisant des silos à grain d’une entreprise agricole. Les drones et les missiles russes ont également frappé d’autres villes ukrainiennes, entraînant des pertes humaines.
Risque d’extension du conflit et appel à l’évitement
L’Ukraine a prévenu qu’elle traiterait de manière symétrique les navires se dirigeant vers les ports contrôlés par la Russie comme transportant des matériels militaires, ce qui pourrait engendrer des risques élevés. L’ONU a exprimé son inquiétude quant au risque d’une extension du conflit, intentionnelle ou accidentelle, en mer Noire, et a appelé à l’évitement de cette situation à tout prix. L’organisation met en garde contre les menaces de cibler des navires civils, car de telles actions seraient inacceptables et pourraient aggraver encore davantage la situation dans la région.