L’usine chimique Arkema, située près de Lyon, fait face à plusieurs plaintes liées aux « polluants éternels » PFAS. Dans ce contexte, l’entreprise a récemment adressé un courrier aux utilisateurs de son jardin partagé adjacent à l’usine, les invitant à ne pas consommer les fruits et légumes cultivés sur place. Cette mesure a été prise suite à des « résultats préliminaires d’analyses » concernant la présence de PFAS dans le sol et les cultures du jardin. Cependant, la préfecture estime que cette recommandation est prématurée et attend des résultats définitifs pour évaluer les risques potentiels.
Soupçons de pollution du Rhône, de l’air et du sol
Arkema est déjà la cible de plusieurs plaintes liées aux PFAS, des produits chimiques considérés comme à l’origine d’une pollution du Rhône, de l’air et du sol. La présence de ces polluants soulève des inquiétudes quant aux impacts environnementaux et sanitaires. La préfecture a demandé des analyses supplémentaires pour mieux comprendre l’étendue de la pollution. Malgré cela, Arkema a averti les utilisateurs du jardin potager de ne pas consommer les produits cultivés dans cette zone.
Référé environnemental et demandes de mesures supplémentaires
Outre les plaintes liées aux PFAS, l’usine Arkema est également confrontée à un référé pénal environnemental déposé par une quarantaine d’associations et de particuliers. Ces plaignants demandent des sanctions contre l’entreprise et une étude approfondie des risques sanitaires associés aux PFAS. Certains d’entre eux signalent des problèmes de santé liés à des perturbations endocriniennes, dont un cas de cancer des testicules chez un enfant de moins de deux ans, potentiellement lié aux PFAS. Pour évaluer l’ampleur de la contamination, ils réclament des prises de sang et des analyses, qui devraient être financées par Arkema.
Nouvelle plainte en préparation
Une autre plainte est en cours de préparation et devrait être déposée devant le parquet de Lyon prochainement. Cette démarche vise à déterminer les responsabilités de chaque acteur impliqué dans cette affaire et à réparer les préjudices environnementaux et sanitaires. L’usine Arkema, ainsi que le chimiste Daikin, également présent à Pierre-Bénite, seront mentionnés dans cette nouvelle plainte. Les qualifications pénales de cette plainte ne sont pas encore définies, mais des accusations de pollution des eaux et d’écocide pourraient être envisagées.
Actions réglementaires en cours
Sur le plan réglementaire, de nombreux sites industriels vont être contraints de mener une campagne d’identification et d’analyse de leurs rejets de PFAS. Cette mesure vise à mieux évaluer la présence de ces polluants dans l’environnement et à prendre les mesures appropriées pour protéger la santé publique. Dans la « vallée de la chimie », les 20 communes du sud de Lyon militent également pour une étude d’imprégnation des populations locales. Elles souhaitent solliciter le laboratoire d’analyses Eurofins Biomnis pour réaliser une étude similaire à celle menée autour de l’usine 3M à Anvers (Belgique). Ces démarches visent à obtenir des informations précises sur la contamination et à déterminer les responsabilités des entreprises concernées. Les autorités locales insistent sur le principe du « pollueur-payeur » et demandent que les entreprises responsables assument les coûts liés à ces études.
Actions aux États-Unis
Aux États-Unis, la société 3M a accepté de verser jusqu’à 12,5 milliards de dollars pour mettre fin aux poursuites engagées par plusieurs réseaux publics de distribution d’eau potable contaminés aux PFAS. Cette affaire illustre l’ampleur des préoccupations concernant ces produits chimiques potentiellement dangereux et souligne l’importance des mesures de prévention et de réparation des préjudices environnementaux et sanitaires causés par ces substances.